Le Tribunal arbitral du Sport a, dans une décision rendue mardi, validé la covention conclue en mars 2022 entre Samuel Eto’o et certains membres de l’assemblée générale de 2009 afin que ces derniers retirent leur plainte en annulation du dernier processus électoral à la FECAFOOT. “La convention signée par la majorité des membres de l’AG de 2009 s’impose à tous, y compris à ceux s’étant opposés à ladite convention.” A indiqué le TAS avant d’ajouter que ” laprocédure arbitrale TAS/2021/A/8456 Babaraye et consorts c. Comité exécutif de la FECAFOOT est terminée et rayée du rôle du TAS“.
Une décision qui permet à l’exécutif dirigé par l’ancien capitaine des Lions indomptables de poursuivre sereinement son mandat à la tête de l’instance faitière du football camerounais. Abdouraman Hamadou Babba et son équipe essuent un sévère revers, eux qui ont toujours clamé l’illégalité du processus ayant abouti à l’élection de l’équipe actuelle, le 11 décembre 2021.
En déboutant les contestataires de la légitimité de l’actuel exécutif de la Fédération, le Tribunal arbitral du Sport (TAS) a presque mis fin à près d’une décennie de bataille judiciaire dont le seul mérite est d’avoir créé une malheureuse instabilité à la tête de la Fédération camerounaise de football. Autrefois célébré par une armée de laudateurs, l’ancien Directeur de cabinet de Iya Mohamed à la FECAFOOT est désormais voué aux gémonies. Non pas parce qu’il s’est entretemps détourné de sa ligne de conduite mais simplement parce qu’il n’a pas accepté la main tendue de Samuel Eto’o que le peuple du football camerounais célèbre et adule.
Pour justifier la poursuite de ses actions devant les tribunaux, Abdouraman crie qu’il n’est pas question pour lui de faire du deux poids deux mesures, lui qui a combattu tous les dirigeants qui se sont succédés à la tête de la fédération depuis 2013 (Iya Mohamed, Joseph Owona, Tombi A Roko Sidiki, Maitre Dieudonné Happi, Seidou Mbombo Njoya, Samuel Eto’o…) au nom du respect des textes et des lois du Cameroun. Mais son discours ne passe plus. Tous ou la plupart des “défenseurs de la légalité” qui l’encensaient avec frénésie s’accrochent désormais à un seul refrain. “Le football doit revenir dans les stades, ces batailles dans les tribunaux n’ont que trop duré“.
Batailles contre-productives
C’est déjà bien que les footeux camerounais, dans leur immense majorité aient fini par reconnaitre le caractère contre-productif des batailles judiciaires qui rythment depuis de longues années, le quotidien du football camerounais. Mais il s’agit malheureusement d’une prise de conscience tardive, eu égard aux fortunes déjà englouties depuis 2011 dans les tribunaux. En septembre 2020, seidou Mbombo Njoya, le précédesseur de Samuel Eto’o à la tête de la fédération camerounaise de football tirait la sonnette d’alarme, révélant que pas moins de 930 millions de FCFA avaient été dépensés en près de cinq ans par la FECAFOOT dans de multiples procès.
Bien que pertinent, ce discours avait malheureusement été banalisé, voire tourné en dérision par ses adversaires plus que nombreux. ” Je suis à ma deuxième année à la tête de la Fecafoot mais je passe plus de temps à avoir des soucis avec les affaires en justice que ma mission principale qui est de gérer la fédération et de promouvoir le football. Pendant que les footballeurs attendent qu’on reprenne à jouer tout simplement au football, nous sommes en train de palabrer. Je pense qu’il y a un temps pour tout, il faut arrêter“, indiquait l’actuel 4ème vice-président de la CAF.
Il aurait certainement fallu attendre l’arrivée de Samuel Eto’o Fils à la tête de la Fédération pour que cette vision soit finalement partagée par tous. “Mieux vaut tard que jamais”, pourrait-on réagir. Les acteurs du football camerounais doivent s’employer à bâtir une institution forte, plutôt qu’à ériger des hommes forts. Ce n’est qu’à ce prix là, que même après Eto’o, tout le monde restera d’accord sur la nécessité de focaliser l’attention uniquement sur le football dans les stades.