Rigobert Song doit en ce moment se poser mille et une question. Les deux rencontres disputées par son équipe durant la trêve internationale qui vient de s’achever ont révélé une multitude d’imperfections dans son dispositif, accentuant les inquiétudes des camerounais à moins de trois mois du coup d’envoi de la CAN prévue du 13 janvier au 11 février 2023 en Côte d’Ivoire. Les Lions ont d’abord perdu jeudi face à Russie, à Moscou (1-0) avant de sombrer à nouveau contre le Sénégal, lundi à Lens, sur le même score.
Au delà de ces résultats défavorables, l’équipe a surtout déçu dans le contenu.
Si contre la Russie, l’on a eu droit à un semblant d’animation malheureusement plombée par une inefficacité offensive légendaire, face au Sénégal, il n’y avait pratiquement rien à se mettre sous la dent.
Martyrisés en défense, les poulains de Rigobert Song n’ont pas existé au milieu de terrain, encore moins en attaque où les occasions ont été aussi rares qu’un marigot dans le désert.
Le choix des hommes autant que l’animation décidée par l’ancien capitaine des Lions questionnent et laissent entrevoir des tonnes de curiosités. Le Duo Gonzalez-Moukoudi placé dans l’axe de la défense s’est contenté d’un excès d’engagement, parfois inutile qui aura coûté le penalty transformé par Sadio Mane à la 35eme minute. Il a étalé ses lacunes au niveau de la récupération., Que dire des relances qui auront été approximatives d’un bout à l’autre.
Le milieu de terrain avec Kunde , Ntcham et Ondoua a sans doute été le maillon le plus problématique. Incapable d’assurer le relais entre l’arrière garde et l’attaque, il s’est aussi illustré par son incapacité à se montrer créatif et à se projeter. Un secteur qui a également souffert de l’absence d’un véritable leader capable d’impulser la cadence et d’aérer le jeu.
Conséquence logique, l’attaque camerounaise n’a été que très peu alimentée. Aboubakar, Toko et Mbeumo ont traversé la partie comme de véritables fantômes. A défaut de replier très bas pour chercher les ballons, ils ne pouvaient compter que sur quelques longues relances du portier André Onana, véritable maître en la matière.
L’une des rares satisfactions du soir est venue de Darling Yongwa qui, en l’absence de Nouhou Tolo pour des raisons administratives, a su assurer sur le flanc gauche. André Onana a aussi été irréprochable dans l’ensemble alors que Jean Charles Castelleto, une nouvelle fois adapté sur le côté droit, peut aussi bénéficier des circonstances atténuantes.
À moins de trois mois de la CAN, Rigobert Song peine toujours à rassurer alors que son bilan à la tête de la sélection continue de s’enfoncer dans la catastrophe. Seulement 4 victoires glanées en 16 sorties (7 défaites, 5 nuls). Pas sûr qu’il y ait eu pire avant lui. Il serait de son intérêt de consacrer plus d’énergie à son travail que de continuer à amuser la galerie avec des proverbes et des blagues pas toujours digestes.
Wiliam Tchango