1. La crise actuelle à la fecafoot paraît plus sévère que celle qui a sévit sous l’ère Iya,Tombi, Owona ou Mbombo Njoya car en un an et demi, la fecafoot n’avait plus autant fait parlé d’elle. Plusieurs observateurs avaient même cru que l’arrivée du Président Eto’o aux affaires sonnerait le glas des “affaires”. Un an et demi après, la réalité est toute autre.
2. A son corps défendant, on peut penser que c’est l’aura et la personnalité de Samuel Eto’o qui suscitent juste passions et débats! Mais les défections dans son propre camp, viennent battre en brèche cette idée. En un an et demi en effet, plusieurs collaborateurs directs de Samuel Eto’o ont claqué la porte dénonçant de mauvaises méthodes managériales. Ces démissions renforcent le sentiment de panique, créent la paralysie et mettent “l’administration Eto’o” dans le collimateur des instances supérieures du football.
3. Le Président de la fecafoot a commis des erreurs. Son Porte-parole l’a reconnu implicitement dans une émission spéciale sur Canal 2, récemment. Des erreurs dans les alliances contractées qui ont conduit à la nomination (ou à l’élection comme colistiers) de certains acteurs; Mais aussi des erreurs dans la signature de certains contrats comme celui avec une société de Paris sportifs (que le Porte-parole n’a pas pu justifier).
4. Face à “ces erreurs” (et maladresse dont la liste est longue et a contribué à exaspérer même ceux qui croyaient en Eto’o), et compte tenu du contexte pesant, la sagesse aurait voulu que “l’administration Eto’o” adopte une posture plus lisse et conciliante. Ou encore qu’elle fasse “le dos-rond face aux attaques extérieures”. Elle a choisi plutôt de continuer d’entretenir des fronts de guerre et des duels avec toutes celles et tous ceux qui ne pensent pas comme elle. De mauvaises stratégies qui renforcent la crise.
5. C’est un secret de polichinelle que de dire que la CAF et la FIFA n’ont pas vu d’un bon oeil l’arrivée du très indépendant Samuel Eto’o a la tête de la fecafoot. Et donc la réaction de la CAF qui évoque déjà un “comportement inapproprié” de Samuel Eto’o accusé de manipulation de matchs par certains acteurs du foot local, n’est pas une surprise en réalité. Ce qui est surprenant c’est de voir la fecafoot surprise et continuer autant, depuis plus d’une année, de donner le bâton pour se faire battre! Car comme nous le disions plus haut, en créant un climat de conflit permanent avec ses administrés, la Fecafoot elle-même se met en difficulté et elle attire les mauvais regards des instances supérieures du football.
*CONCLUSION*
Comme la plupart des fédérations africaines, le football camerounais a besoin d’une thérapie de choc pour se moderniser. Mais cette évolution ne sera pas automatique. C’était donc déjà une grossière erreur de communication d’arriver en 2021 et de promettre aux camerounais qu’on allait en quelques temps transformer le football camerounais. Tout n’est pas qu’une question d’argent (augmentation de subventions) et de volonté (dont personne ne doute concernant Eto’o) mais aussi et surtout de techniques et de stratégies.
Et parmi ces stratégies, l’amélioration de l’image, la multiplication des discours persuasifs ou la médiation permanente avec les très versatiles acteurs du football camerounais sont non négociables. Par contre, établir un climat permanent de dictature de la pensée où tous les points de vue contraires sont aussitôt condamnés et traités “de comportements anti Eto’o” ne mèneront qu’à une guerre froide. Et dans ce contexte, qui perd? En énergie, en concentration, en crédibilité, en temps? Qui perd franchement? C’est bien M.Eto’o qui de l’avis de l’écrasante majorité, est bien l’homme de la situation pour le football camerounais.
Toitefois, toutes les révolutions en politique ou en administration ne sont pas violentes, répressives ou bruyantes. Le ventiler ou l’agiter dans l’opinion publique c’est du pur mensonge.
Le Président Felix-Antoine Tshisekedi est arrivé au pouvoir en 2018 sans aucune marge de manoeuvre. Tous les leviers du pouvoir étant concentrés entre les mains de son prédécesseur, Joseph Kabila. Mais 5 ans après, cest stupefqit de voir comment l’actuel Chef de l’Etat de la RDC a renverder la vapeur. Aujourd’hui il est en passe de repartir à l’élection présidentielle avec une majorité confortable capable de lui garantir un nouveau succès. C’est cela la politique! Cela n’empêche pas le Président Congolais a être ferme notamment dans ses rapports avec le Rwanda qu’il accuse d’armer les rebelles du M23. D’ailleurs aucun Président de RDC n’a été autant franc et direct envers le Rwanda.
Il est donc possible de faire passer ses idées tout en gardant son sang-froid.
Fzce a cette réalité, la Fecafoot doit cesser “ses violences” car à son arrogance de départ répond le mépris des autres aujourd’hui. Se faire passer pour la victime et considérer “le monde entier” comme des bourreaux (des meneurs de cabale contre Eto’o ) est très injuste et malhonnête.
Dans la crise actuelle, la Fecafoot doit plutôt chercher à convaincre par le travail. Certes le contexte camerounais et les défis chez nous paraissent toujours plus compliqués qu’ailleurs mais ils sont exactement à la hauteur de la personnalité d’Eto’o. Le défis sont à sa taille. À “ses hommes” d’activer juste les bons leviers.
Hervé MENOM
Journaliste
(00 237 696416625)