Rigobert Song s’en va. Après deux années passées à la tête de la selection camerounaise, l’ancien capitaine des Lions indomptables a vu son contrat ne pas être reconduit par ses patrons après une CAN catastrophique en Côte d’Ivoire où les Lions ont été éliminés par le Nigéria à l’étape des huitièmes de finale. Une décision logique au vu des échecs et désillusions qui ont rythmé les sorties des Lions indomptables sous son magistère.
6 victoires, 8 nuls et 9 défaites. C’est le terrible bilan de Rigobert Song Bahanag en deux ans à la tête des Lions indomptables du Cameroun. Nommé Manager-sélectionneur, le 28 février 2022 sur proposition de (son ami) Samuel Eto’o, président de la Fédération camerounaise de football, l’ancien défenseur n’a jamais su imprimer sa marque. L’unique sensation offerte à la tête de l’équipe dont il a été capitaine pendant dix ans au début des années 2000, reste la qualification pour la Coupe du Monde Qatar 2022 décrochée de haute lutte au terme d’un match épique (2-1) à Blida, le 29 mars 2022.
S’il a pu conquérir les coeurs des camerounais grâce à cet exploit au tout début de son ère, le technicien a aussitôt grillé le capital sympathie suscité par cette qualification presqu’impossible, après une défaite concédée au match aller à Douala (0-1), en proposant à chaque fois, un jeu peu convaincant.
Avec lui, le Cameroun n’a jamais réussi à tenir son rang sur le continent Africain. Battus par la Namibie, en eliminatoires de la CAN CAF TOTALENERGIES 2023, les Lions ont dû attendre la dernière journée des pour décrocher la qualification pour la CAN après, une victoire difficile face au Burundi à Garoua. A l’échelle Internationale, ils ont été incapables d’imposer leur respect à la Jamaïque et bien d’autres sélections de seconde zone, en matches amicaux.
En panne d’autorité dans son vestiaire, Rigobert Song Bahanag a toujours été perçu comme une marionette au service du president de la FECAFOOT, accusé à tort ou à raison de lui imposer des choix et des combats. La non convocation de Ngadeu pour la Coupe du Monde au Qatar, les absences de Martin Hongla et de Choupo-Moting à la CAN 2023, l’exclusion d’André Onana en pleine Coupe du Monde et sa non titularisation à la CAN en Côte d’Ivoire, sont entre autres décisions qu’il aurait assumées contre son gré, pour satisfaire l’ego de son patron et ami, réputé pour sa rancune tenace.
Autrefois adulé par le public camerounais pour ses bons et loyaux services rendus en tant que capitaine mythique de la selection ( vainqueur des CAN 2000 et 2002), Rigobert Song voit cette estime s’écrouler comme un chateau de carte, après ce passage foireux à la tête des Lions. Avant la sélection fanion, il avait déjà lamentablement échoué chez les Lions A’ puis, à la tête des Lions U23.
Le débat engagé depuis peu sur ses diplômes d’entraineur et son niveau de formation revêt toute sa légitimité. Contrairement aux sélectionneurs de la nouvelle génération qui ont pris le pouvoir sur les bancs de touche des sélections africaines, Song donne l’impression de n’avoir pas fait toutes ses classes. Alors que ces derniers (Aliou Cisse, Kaba Diawara, Amir Abdou, Emerse Fae, Eric Chelle, Walid Regragui…) régalent à chaque conférence de presse avec des discours structurés, convaincants et accrocheurs sur leurs schémas et projets de jeu, Rigobert Song comme pour masquer ses tares évidentes, a choisi de s’illustrer par des formules et “théories philosophiques” vulgaires devenues insipides au fil de ses déconvenues.