Les projecteurs sont braqués sur le Cameroun depuis plusieurs jours et la publication par la Fédération camerounaise de football d’une liste de Plus de 90 joueurs de l’Elite One et Two inéligibles pour les Play-offs pour cause de double identité.
C’est la présence de Nathan Doualla (17 ans officiellement), membre du groupe des Lions indomptables du Cameroun à la dernière Coupe d’Afrique des Nations CAF TotalEnergies Côte d’Ivoire 2023 qui a davantage attiré la lumière sur cette actualité abondamment commentée au Cameroun et au delà.
Sa présence dans cette liste de fraudeurs est venue conforter les soupçons qui pesaient déjà sur le milieu de Victoria United dont l’âge officiel et l’apparence physique révèlent un contraste saisissant.
Le Journal Le Monde Afrique chez qui le joueur, alors sociétaire de l’Oryx club de Douala s’était présenté sous un autre nom (Alexandre Bardeli) et un autre âge (21 ans) lors d’un reportage effectué au Cameroun en fevrier 2022 en marge de la CAN 2021, était certainement à la recherche de preuves supplémentaires pour étoffer davantage le sujet dont il aurait retardé la publication depuis début janvier, bien avant le coup d’envoi de la CAN. Il a donc été servi sur un plateau en or par une instance faitière du football camerounais qui avait précédemment choisi de snober le Journal lorsqu’il l’avait interpelée sur le cas Doualla après la publication de la liste des 27 Lions indomptables pour la CAN. Avec les éléments fournis par le site francais, il faut désormais compter parmi les apôtres les plus fanatiques de la mauvaise foi pour ne pas avoir le sentiment que Doualla présente une identité rafistolée.
Le monde entier sait désormais que le camerounais présenté comme le plus jeune joueur de la CAN CAF TotalEnergies Côte d’Ivoire 2023 n’était ni plus ni moins qu’une “arnaque”, pour reprendre l’expression à la mode au Cameroun.
Mais quoi qu’il en soit, le sujet autour du trafic des âges et identités des footballeurs ne commence pas avec ce scandale des joueurs des Championnats Elite One et Two. Ces soupçons ont toujours pesé sur les joueurs africains souvent obligés de recourir à cette pratique peu orthodoxe pour optimiser leur chance de négocier une carrière professionnelle généralement lancée sur le tard. C’est un phénomène visiblement connu et entretenu depuis des lustres par des acteurs du football mais que les dirigeants du sport roi peinent à endiguer malgré une série de mesures déjà expérimentées.
Mais une épineuse question démeure: qu’est qui a bien pu pousser la FECAFOOT à prendre l’initiative d’afficher ainsi ses licenciés au detriment de son image, lorsqu’on sait par ailleurs que les joueurs incriminés ont bien pris part à la phase régulière des championnats en question. Un argument suffisammemt costaud pour réclamer la nullité desdites competitions.
Ce feuilleton est peut-être loin d’avoir livré toutes ses vérités. Mais on peut d’ores et déjà épiloguer sur ses conséquences multiformes qui ne tarderont peut-etre pas à s’abattre sur le Cameroun et son football plus que jamais dans la tourmente.
Si dans la foulée de la visite de travail effectuée par Valentin Nkwain, le président de Victoria United en Turquie cette semaine, le club du Sud-ouest, comme pour rassurer le public, annonce entre autres qu’un accord a été trouvé pour le transfert de sa “jeune pépite” à Antalyaspor, la prudence commande, comme dans la bible, de voir avant de croire, car depuis quelques années, le football camerounais vit désormais au rythme des effets d’annonces. Sinon, il y a longtemps, par exemples que le bus offert par l’équipementier des Lions indomptables, One All Sport aurait pris position dans le parking de la FECAFOOT à Tsinga, et les travaux du nouveau siège de l’instance faitière du football camerounais relancés et presque achevés.