Un peu plus d’un mois après la fin de la Coupe d’Afrique des Nations 2021, les travaux de construction du Complexe ayant abrité le match d’ouverture et la finale de la compétition n’ont visiblement pas continué, contrairement aux assurances données par les Gouvernement camerounais.
Complexe sportif d’Olembe, ce samedi 12 mars 2022. C’est le calme plat. L’ambiance festive observée pendant la CAN 2021 a laissé place à une atmosphère terne. Seuls quelques hommes en tenue et vigiles postés à diverses entrées de l’infrastructure meublent le site. Pas l’ombre d’un employé de l’entreprise Magil qui poursuivait pourtant les travaux pendant la compétition. Les camions positionnés sur le chantier semblent n’avoir pas effectué de mouvement depuis plusieurs semaines. Impossible d’accéder à l’intérieur du complexe. Les agents de sécurité veillent au grain et contrôlent les mouvements des visiteurs à distance. « Les visiteurs ne sont pas autorisés à entrer », nous balance un agent de sécurité, lorsque nous approchons la guérite.
L’engazonnement des abords du stade de football n’a pas continué. Plusieurs mottes de terre restent érigées autour de l’infrastructure, notamment derrière le Stade annexe A. L’état de l’entrée Est toujours en attente de bitume n’a pas évolué. Les véhicules de l’entreprise Magil qui faisaient les aller et venus au quartier Olembe depuis plusieurs mois ont disparu. « On ne voit plus les camions passer ici. Ce qu’on constate, c’est que le chantier est à l’arrêt. Même les voitures des cadres de Magil qui défilaient ici ont disparu », confie une riveraine.
Le constat de cet arrêt des travaux contraste avec les assurances du Gouvernement sur la poursuite du chantier. Le Ministre d’Etat, Secrétaire Général à la Présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh et le Ministre des Sports et de l’Education Physique, Narcisse Mouelle Kombi, avaient effectué une descente sur les lieux le 9 février 2022 pour évaluer l’avancement des travaux et des voies de contournement et de dégagement autour du site. Ils évoquaient également le lancement d’une étude de faisabilité d’un village olympique. Cette visite avait pourtant suscité beaucoup d’espoir par rapport à la poursuite des travaux. Mais plus d’un mois après, la reprise reste toujours attendue.
Complexe sportif
En effet, le stade qui a abrité le match d’ouverture et la finale de la CAN 2021 n’est en réalité qu’une partie de ce que doit être le complexe d’Olembe. Outre le stade de football, le projet prévoyait : 2 terrains d’entraînement d’une capacité de 1 000 places chacun avec tribune couverte ; un gymnase couvert d’une capacité de 2 000 places assises capable d’accueillir simultanément 2 compétitions ; un musée ; piscine olympique de 1 000 places assises couverte avec différents bassins ; deux terrains de basketball non couverts ; deux terrains de volleyball non couverts ; 4 courts de tennis (deux en béton et deux en terre battue) ; des espaces commerciaux et galeries marchandes ; 1 hôtel 5 étoiles d’au moins 70 chambres ; des parkings ; des voiries et réseaux divers et une plate-forme hélicoptère.
La phase 2 des travaux est censée compléter ces infrastructures alors que seuls le stade principal et les deux annexes sont déjà opérationnels. Jusqu’ici, l’on n’est pas loin du syndrome du stade Ahmadou Ahidjo où, après la CAN 1972, les travaux des autres composantes de l’infrastructure n’avaient pas continué. Les espaces prévus à cet effet sont aujourd’hui occupés par les populations.