Le stage des Lions Indomptables qui s’est achevé à Utrecht aux Pays-Bas, il y a bientôt deux semaines, a connu pas mal de péripéties. Entre les joueurs recalés pour cause de Covid-19, des blessures déplorées, des absences mal justifiées et le match amical annulé face à l’Algérie, le sélectionneur des Lions Indomptables a eu du mal à dérouler tout le plan qu’il avait préparé pour cette fenêtre FIFA du mois d’octobre. Dans cet océan de mésaventures, le nul décroché avec courage par son équipe plus qu’amoindrie face au Japon (0-0) est venu dessiner un petit sourire sur le visage du technicien lusitanien. Le patron de l’encadrement technique des rois de la forêt a forcément tiré des leçons de tous ces rebondissements fâcheux et n’entend plus tomber dans l’erreur la prochaine fois. Dans cette interview exclusive accordée à Footazimuts, il revient entre autres sur ce séjour mouvementé en terre néerlandaise, de même que sur les absences déplorées, avant de se projeter sur la double confrontation prévue en novembre entre le Cameroun et le Mozambique, en éliminatoires de la CAN 2022.
Quel bilan pouvez-vous faire du stage qui vient de s’achever à Utrecht aux Pays-Bas ?
Il y a des conclusions très positives. Il était important de réunir le groupe pour renforcer l´esprit d´équipe et l’opportunité d´avoir de la compétition dans notre sélection, de poursuivre notre plan de travail.
Avez-vous été satisfait du nul vierge obtenu par le Japon ?
J’ai été satisfait de la performance de l’équipe pendant 70 minutes, où nous avons été compétents, nous avons suivi le plan de jeu proposé et la stratégie. Je suis satisfait de la préparation et de la capacité des joueurs appelés pour la première fois au sein dans la sélection principale. Le résultat est encourageant compte tenu des circonstances empêchant l’utilisation de certains joueurs. En effet nous avons eu le contrôle, le rythme de jeu et notre stratégie, aussi parce que nous faisions face à une sélection bien classée dans le ranking mondial, a la 23ème place du classement FIFFA.
Vous avez dû faire face au dictat imposé par la Covid-19 qui vous a obligés à recaler plusieurs joueurs et forcément revoir votre dispositif. Est-ce que ce contexte n’a pas gâché vos plans initiaux pour ce stage ?
Oui c’est vrai que le problème du coronavirus a beaucoup affecté le travail. À ce stade, nous avons été empêchés d’utiliser certains joueurs qui ont été appelés. Et aussi, au niveau de la compétition, nous avons été privés de compétitions pendant longtemps et évidemment cela a beaucoup retardé notre plan de travail.
Le match amical annoncé face à l’Algérie n’a plus eu lieu, écourtant votre stage. Qu’est-ce qu’une telle rencontre aurait pu apporter à votre équipe ?
Malheureusement, le match avec l’Algérie n’a pas eu lieu, un aspect négatif du stage, car en programmant ce stage j’avais évoqué l’importance de faire 2 matchs pour les motifs de compétition et de donner des minutes dans la sélection aux joueurs et créer des automatismes. Cela n’a pas été possible pour des raisons qui vont au-delà de mes compétences. Mais il est important de trouver des voies et des solutions afin d’éviter de tels revers dans le futur.
Plusieurs nouveaux joueurs se sont démarqués face au Japon, à l’instar d’Harold Moukoudi, Serge Tabekou et Samuel Oum Gouet. Dans l’ensemble, quelle appréciation faites-vous de la prestation de ces jeunes qui découvraient la tanière ?
Les nouveaux joueurs qui étaient présents au stage ont donné de bonnes indications, confirmant tout ce qui a été analysé / observé au sein des clubs respectifs. J’ai été satisfait du travail de ses athlètes.
Le prochain rendez-vous des Lions indomptables, ce sera au mois de novembre, avec une double confrontation face au Mozambique en éliminatoires de la CAN 2022. Comment allez-vous aborder cette double sortie ?
La double confrontation avec le Mozambique au mois de novembre sera abordée avec sérieux et responsabilité comme toujours, dans le cadre du plan établi par nous-même, en poursuivant les observations et l’analyse des joueurs pouvant être appelés dans le futur.
Les absences de Nsame, Nkoulou, Choupo, Aboubakar… n’ont pas manqué de faire jaser. Que s’est-il passé avec ces joueurs ?
A mes yeux, je ne vois pas pourquoi ces absences doivent faire tant de bruits. En effet, ce qui s´est passé, c’est pour des raisons simples et naturelles. Tous mes choix sont faits avec professionnalisme et cohérence.
Par exemple, pour ce qui est de Choupo Moting, nous avons décidé de lui donner de l’espace et du temps pour résoudre sa situation professionnelle calmement et sans pression. Cela n’aurait pas non plus de sens de convoquer un joueur qui était sans club lors de cette convocation et laisser de côté d’autres joueurs qui travaillent quotidiennement, qui sont en compétition. Ça serait incohérent de ma part.
Vincent Aboubakar, en raison de son transfert à Besiktas, a été inclus dans la liste des restrictions de la part de la délégation sanitaire hollandaise (en dehors de l´espace Schengen). Il faisait donc partie des joueurs empêchés de faire partie du groupe.
Jean Pierre Nsame a présenté un examen médical disant qu’il était impossible pour lui d’être présent, à cause d’une blessure. Après une réunion avec le médecin de l’équipe nationale, nous avons décidé de faire venir le joueur au stage afin d’être observé par ce même staff médical national pour évaluer la gravité de la blessure comme nous le faisons avec les autres joueurs et en même temps avoir la possibilité de rencontrer et parler, échanger avec le sélectionneur, puisque les autres fois qu´il a été appelé, il a également présenté des raisons et ne s’est pas présenté.
Pour la situation de Nicolas Nkoulou, qui nous a emmenés à Turin afin d’avoir une conversation avec le joueur pour le sensibiliser à revenir à la sélection après une longue période d´éloignement, l’athlète a demandé un temps de réflexion. A ce stade, nous avons rappelé Nkoulou et il a montré une indisponibilité pour des raisons que lui seul pourra expliquer.
Interview réalisée par Wiliam Tchango