En tant que président du Syndicat national des footballeurs camerounais (Synafoc) et de la FIFPRO AFRIQUE, est ce vous sortez rassuré de ce 73ème congrès de la FIFA ?
Le Président de la FIFA a abordé des points qui font partie de ce que nous demandons chaque fois. Nous avons toujours défendu les joueurs, vous savez, le transfert des joueurs, ce n’était pas contrôlé. On a constaté par exemple qu’à chaque fois qu’un joueur africain partait en Europe, les clubs formateurs n’avaient pas des indemnités de formation. Aujourd’hui, on a essayé de bagarrer avec la FIFA pour qu’il y ait un fonds pour redistribuer après, à ces clubs formateurs. Nous avons aussi demandé à la FIFA d’essayer aussi de contrôler le calendrier des matchs internationaux parce que pour nous les africains qui partons de l’Europe pour venir rejoindre les sélections au niveau africain, ça été toujours un problème, que ce soit partir des clubs pour rejoindre les sélections nationales ou bien partir des sélections pour les clubs. On a constaté aussi qu’il y avait des problèmes au niveau des compétitions africaines. Nous avons demandé à la FIFA de réguler celà parce que vous savez que la plupart des compétitions africaines se jouent à une période où les championnats Européens se jouent. Il est question d’harmoniser et je pense que la FIFA a pris ses responsabilités, on verra ce qui va se passer.
En tant que président du Synafoc, vous avez écouté le discours du Président Kagame qui a appelé à une revalorisation des championnats locaux africains. Comment entendez-vous capitaliser ces recommandations ?
Déjà au niveau local, nous avons toujours essayé de convier une plateforme où toutes les parties prenantes peuvent discuter, échanger pour essayer de trouver des solutions aux problèmes des footballeurs. Je pense que depuis qu’il y a un nouvel exécutif, les choses sont en train d’avancer petit à petit, on espère que d’ici-là, on aura l’occasion de mettre sur pied un contrat ou une convention collective, ce serait une très grande avancée pour les footballeurs camerounais surtout parce que sans convention collective, on ne pourra rien faire. Et ça, c’est important. Si on commence par là, on pourra parler du statut du joueur professionnel et qui dit statut du joueur professionnel dit un ensemble de règles qui qualifient ou qui déterminent le football comme une profession. Donc, je pense qu’il faut commencer par là. Voilà les dirigeants politiques qui s’y mêlent, on invite d’autres dirigeants politiques, surtout en Afrique de s’y mêler parce qu’on a constaté aujourd’hui que le football est une profession qui peut être vitale pour la jeunesse d’un pays.
Il y a aussi la proposition du président de la FIFA qui consiste à multiplier les compétitions pour faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’institution. Comment vous accueillez celà surtout qu’il y a souvent eu le débat sur la surutilisation des joueurs au cours d’une même saison ?
Il a bien dit : dans des pays où il n’y avait pas assez de compétitions, ce qui est tout à fait logique parce que dans d’autres pays, il y a plein de compétitions et c’est ce que nous décrions aussi. Nous constatons qu’au niveau de certains pays, il y a beaucoup de matches et du coup, on réclame aussi le repos de certains footballeurs, ce qui est fondamental parce que plusieurs compétitions exposent les joueurs aux blessures, met en péril la santé des joueurs en général et du coup, si par exemple en Afrique, il faut créer d’autres compétitions, oui, pourquoi pas ! En effet, on en a besoin. Quand on regarde les sélections inférieures, on en a besoin. Je pense que c’est Arsène Wenger qui a fait une comparaison prenant un jeune de 17 ans qui a 1000 heures d’entraînement et un autre jeune de 17 qui a moins de temps d’entraînement, avec le même talent, c’est sûr que celui qui a plus d’entrainement fera la différence. Je pense qu’en Afrique, on a besoin des compétitions, surtout des compétitions bien organisées et bien structurées avec les infrastructures qu’il faut.