Nommé à la tête des Lions indomptables au mois de février 2022, Rigobert Song Bahanag affiche déjà des statistiques inquiétantes :3 défaites en cinq matches. Les deux contre-performances concédées durant cette trêve internationale face à l’Ouzbékistan (0-2) et la Corée du Sud (0-1) ternissent considérablement les chiffres de l’ancien Lion indomptable à la tête de la sélection camerounaise. En cinq sorties, il compte déjà plus de revers qu’Antonio Conceicao durant tout son séjour à la tête de l’équipe (23 matches) . Heureusement pour lui, la victoire obtenue de haute lutte à Blida en match retour des barrages de la Coupe du Monde était si importante pour lui garantir un capital sympathie durable.
Mais il fallait avancer, il fallait surtout tourner la page de cet exploit et se projeter sur la Coupe du Monde que Samuel Eto’o ambitionne de remporter. Le triste constat que l’on fait malheureusement montre que le Manager-sélectionneur, comme beaucoup de camerounais qui l’ensencent ne se sont pas vite débarrassés de l’euphorie de la qualification pour aborder les prochaines étapes. À moins de deux mois du Mondial, Song n’a rien fait pour rassurer les camerounais. Alors que la dernière trêve internationale avant la Coupe du monde qui vient de s’achever a permis à beaucoup de nations d’opérer quelques réglages et asseoir des automatismes, le patron du banc de touche camerounais s’est permis le luxe de se passer, tout en l’assumant de certains cadres de la sélection à l’instar de Zambo Anguissa, Michael Ngadeu et Eric-Maxim Choupo Moting. L’incohérence de cette décision devient frappante lorsque l’ancien capitaine du Cameroun laisse entendre que ces trois éléments ont déjà leurs places garanties pour le Qatar. À quel moment aura-t-il donc l’occasion de les roder dans un dispositif avec les nouveaux éléments qui se seront demarqués à l’issue de ce stage en Corée du Sud (Mbeumo, Ntcham, Ebosse…) sachant qu’il n’y aura plus véritablement du temps avant la phase finale du Mondial ? Là est toute la question.
Tout laisse croire que le technicien camerounais navigue encore à vue. Il doit urgemment revenir à la réalité, oublier ses petites phrases pour amuser la galerie et se concentrer sur la préparation du Mondial en multipliant les recherches sur ses futurs adversaires pour asseoir ses plans. Car le système de 3-4-3 aligné face à l’Ouzbékistan, une équipe joueuse et qui était dans une spirale de victoires a simplement trahi le manque d’informations sur cette formation asiatique. Face aux cadors qui attendent les Lions dans le groupe G (Suisse, Serbie, Brésil ), un tel laxisme génèrerait un plus lourd tribut.
Aussi, la qualité de l’équipe camerounaise sera tributaire des choix de l’entraîneur dans sa liste des 26. Il serait important de s’appuyer sur des critères objectifs pour éviter de ramener des joueurs tels que Nkoulou logiquement transparent sur les deux matches amicaux ou Mandjeck complètement absent au milieu de terrain face à l’Ouzbékistan. Rigobert Song doit mesurer son niveau de responsabilité en opérant ses choix car lorsqu’on rêve de gagner la Coupe du monde, on ne s’autorise aucune fantaisie.