Le chantier du Complexe sportif d’Olembe à Yaoundé avance-t-il à un rythme satisfaisant ? L’infrastructure retenue pour le match d’ouverture et la finale de la Coupe d’Afrique des Nations Total Energies Cameroun 2021 pourra-t-elle être livrée dans les délais ? Difficile à l’heure qu’il est de donner une réponse péremptoire à ces questionnements.
En visite sur le chantier de ce complexe de 60 000 places vendredi, le Président de la Confédération africaine de football s’est montré impressionné par la beauté de ce joyau qui de son point de vue représente une fierté pour le Cameroun et l’Afrique entière. « Nous devons être fiers en tant que camerounais pour cette infrastructure de classe mondiale. Nous devons être fiers en tant qu’africains …» a-t-il déclaré après avoir fait le tour du propriétaire en compagnie du Ministre camerounais des sports et de l’Education Physique Narcisse Mouelle Kombi, de son Secrétaire général Veron Mosengo-Omba et du président de la Fédération camerounaise de football Seidou Mbombo Njoya.
Le Secrétaire général de la Confédération africaine de football Veron Mosengo-Omba a exprimé le même satisfécit lors de cette visite d’inspection improvisée. Il a notamment assuré que la pelouse était d’une très grande qualité. « C’est ça qui fait le stade », a-t-il déclaré en pointant le gazon naturel. S’il faille donc le prendre au mot, le complexe sportif d’Olembe dispose déjà de l’essentiel, avec sa belle pelouse et donc, ne devrait plus s’inquiéter pour ce qui est de son homologation pour la prochaine CAN prévue du 9 janvier au 6 février 2022.
Informations tronquées
Mais est-il vraiment sage de prendre ces déclarations des dirigeants de la CAF pour argent comptant ? Plusieurs éléments incitent à la prudence. Jamais, au terme d’une visite d’inspection, les responsables de la CAF, fidèles à leur langage diplomatique n’ont jamais tenu un discours pessimiste devant les caméras et les micros. Ahmad et son équipe n’avaient-ils pas toujours rassuré le Cameroun pour la CAN 2019 avant de décider finalement d’un glissement à la dernière minute ? De plus, le sentiment donné vendredi par Veron Mosengo-Omba sur le stade d’Olembe tranche radicalement avec les propos contenus dans une correspondance qu’il avait récemment envoyée à la Fédération camerounaise de football pour justifier la décision de faire jouer la rencontre Cameroun-Malawi (première affiche sur cette pelouse), du vendredi 3 septembre 2021 à huis-clos. « L’autorisation de jouer le match en question au stade d’Olembe a été donnée sur la base d’informations tronquées, qui ne rendaient pas compte du fait que le stade en question est encore à ce point en chantier que l’accueil d’un match international comptant pour les éliminatoires de la Coupe du Monde de la FIFA Qatar 2022 n’est en principe pas possible » Ecrivait le congolais.
Entre le 2 septembre 2021, date de cette lettre adressée au patron de la FECAFOOT et le vendredi 17 septembre 2021, jour de la visite d’inspection, l’actualité autour de ce chantier n’a pourtant pas été très reluisante. Ces dernières semaines, plusieurs médias sérieux ont par exemple évoqué l’arrêt des travaux par la société Magil pour des problèmes de trésorerie. Que le Cameroun et ses autorités ne sautent donc pas vite au plafond et dorment sur leurs lauriers après ces discours dithyrambiques tenus par les dirigeants de la CAF. Entre les déclarations publiques et les décisions qui les suivent, il y a très souvent un fossé.
Wiliam Tchango