Ce qui s’est passé au Stade municipal de Bafang, le dimanche 12 février 2023, en marge du match de la 14ème journée du championnat Elite Two entre Unisport du Haut-Nkam et Victoria United, alias Opopo, n’est pas acceptable.Tout le monde est au moins unanime là dessus. La violence sur les officiels d’une rencontre, quels que soient les reproches à leur encontre relève d’une barbarie qu’on ne devrait plus observer dans les stades en 2023. Cet incident ne rend pas service à l’image d’un football camerounais qui, malgré des promesses de restructuration ne semble toujours pas prêt à quitter le train de l’amateurisme qui lui colle à la peau depuis des décennies.
Mais quand on a fini de condamner les violences des supporters du Flambeau de l’Ouest, l’on peut maintenant adresser d’autres questions de fond. La violence qu’on regrette et fustige n’est pas partie de rien. Les supporters se sont à tort ou à raison sentis abusés par un arbitrage dont le parti pris, de leur point de vue, sautait aux yeux. Les images du penalty querellé, en circulation sur les réseaux sociaux, montrent bien que la décision de l’homme en noir est tout à fait discutable. Et celà peut bien justifier une colère débordante, à quelques minutes du coup de sifflet final d’un match dont ils voyaient les trois points en poche.
C’est donc dire qu’en plus du procès de ces supporters délinquants, celui des officiels de la rencontre ne devrait pas être éludé. Et plus encore, le cas du président de Victoria United présenté dans un voice attribué à un de ses joueurs, comme un spécialiste de la corruption des arbitres. Les images en circulation, montrant d’autres largesses des hommes en noir en faveur de son équipe doivent pareillement être passées au peigne fin. Le Comité Transitoire du football professionnel (CTFP) a aussi besoin d’un examen de conscience. Car au fil des journées, des plaintes, malheureusement inaudibles pour l’instant, s’amoncellent sur les manquements qui émaillent son organisation.
En recherchant la thérapie pour un championnat plus serein, il serait important de faire le tour des problèmes et des soupçons évoqués plus haut. Tant que l’équité de la compétition n’est pas garantie, de tels débordements pourront à nouveau surgir.