Las d’attente le paiement de la deuxième tranche de la subvention promise par la Fédération Camerounaise de football au titre de la saison 2022-2023, les présidents de clubs avaient rendez-vous vendredi dernier au siège de l’association des clubs d’élites du Cameroun (ACEC) au quartier Bastos à Yaoundé. La réunion convoquée par le patron de cette organisation avait un seul point à l’ordre du jour, à savoir : la situation financière des clubs professionnels.
Eu égard à l’amertume affichée par certains patrons d’équipes des jours précédant cette rencontre, le public sportif anticipait des résolutions électriques au sortir de cette réunion. L’un des premiers à l’avoir senti, c’est sans doute le patron de la Fédération Camerounaise de football, Samuel Eto’o, qui a vite calmé les ardeurs de ces dirigeants en ordonnant la veille, le virement des sommes attendues dans les comptes bancaires des équipes concernées.
La réunion s’est tout de même tenue comme prévu. Mais jusqu’à ce jour, rien n’a filtré des décisions prises par Pascal Abunde et sa bande. Ce que l’on sait en revanche, c’est que la fédération a réussi à tout court circuiter. Et l’agitation des membres de l’ACEC est complètement retombée. Samuel Eto’o et ses pairs du Comité d’urgence, comme pour laver l’affront et confondre tous ceux qui annonçaient une hécatombe dans les caisses de la fédération, ont décidé de payer par avance, la troisième tranche de la subvention, juste après la deuxième en cours de règlement.
Mais avant d’initier cette largesse, l’ancien barcelonais n’a pas loupé ses interlocuteurs dans un coup de gueule qui circule depuis peu sur les réseaux sociaux. « L’argent qu’on vous donne c’est pour payer les joueurs. Parceque quand vous les vendez, les joueurs ne touche pas leur quote-part, c’est votre business. C’est comme un cheval de course, il faut bien l’entretenir, parce qu’il vous fait gagner des primes. Et dans ce cas, les joueurs vous rapportent beaucoup d’argent. » a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « Nous n’entrons pas dans votre gestion. Mais la nôtre, à la Fédération, celle du comité exécutif dont j’ai l’honneur de présider, Non, on justifie ! On justifie. Alors, au lieu de passer le temps dans les chaines de radios, dans les chaînes de télévision, de jouer les intéressants, prenez 30 minutes de votre temps, allez à la banque, récupérez le relevé bancaire, vous nous envoyez ça. »
Manque de respect
Un tacle appuyé que tous les présidents ne pouvaient laisser passer. La réaction la plus tonitruante a été celle de George Neba SHU, le boss de Rangers de Bafut, un club de la région du Nord-ouest qui considère cette sortie d’Eto’o comme un manque de respect à leur égard.
« Je veux d’abord rappeler que c’est lui-même qui fait les commentaires sur les radios et télévisions. Vous convenez avec moi que Samuel Eto’o, c’est un milliardaire, pourtant il n’a pas un club. On ne se lève pas le matin pour être président de club, alors il nous doit du respect. Il faut qu’il arrête ce qu’il raconte là… J’ai ma société, et c’est la fédération qui vient me dicter comment je paye mes employés ? Ça ne se fait pas. Il fixe le montant qu’il dit qu’il va payer, mais on attend l’argent, l’argent ne vient pas.», a-t-il asséné dans une intervention sur Radio Sport Info.
Le patron du club d’élite Two juge d’ailleurs très insignifiantes ces subventions fédérales au regard des charges quotidiennes de son équipe. «Mon club depense 6 millions de salaire par mois pour les joueurs. Hier jai reçu 4 millions de la fédération dans mon compte bancaire, alors que je paye les joueurs depuis plusieurs mois… Je dépense des centaines de millions chaque année pour gérer mon club; la fédération a promis 23 millions, le championnat a débuté depuis plus de 5 mois, je n’ai reçu que 10 millions 300 mille au total Jusqu’aujourd’hui… Samuel Eto’o nous manque de respect, mais il veut qu’on le respecte, ça ne se fait pas. On sait tous qu’il n’y a pas l’argent à la fédération, il doit vous dire la vérité. Si ce n’est pas le cas pourquoi on paye en compte-gouttes ? ». Il y aura sans doute une suite à ce feuilleton.