Les championnats professionnels camerounais reprendront-ils effectivement ce week-end ? Bien malin celui qui pourrait répondre avec certitude à cette question au regard de la folle journée de vendredi marquée par une bataille de correspondances, les unes aussi confuses que les autres. Sur les réseaux sociaux, l’on a d’abord eu cette missive des présidents de club, demandant un report. L’argument avancé pour justifier cette demande est des plus farfelus. “L’association des clubs d’Elite du Cameroun (ACEC) compte tenu des délais impartis pour entrer en possession des sommes (subvention, NDLR) débloquées par la FECAFOOT (par virements)…il ne sera pas possible que les clubs puissent regagner les sites des rencontres, voire de pouvoir financer les opérations de démarrage de la phase retour (transport interurbain, hébergements, nutrition, etc…)“, explique la correspondance destinée au Secrétaire général du Conseil Transitoire du football professionnel (CTFP).
Il faut dire qu’après avoir reçu les justificatifs de l’utilisation de la première tranche de la subvention allouée aux clubs avant le démarrage de la saison (les clubs avaient jusqu’à jeudi pour le faire), la Fédération camerounaise de football a viré dans les comptes des équipes, le reliquat, d’un montant de 11 millions de Francs CFA par club en plus d’une allocation de six millions de Francs destinés aux charges de transport, d’hébergement et de restauration pour la phase retour.
Toujours dans la journée de vendredi, a circulé sur les réseaux sociaux une décision du Général Pierre Semengue, président du CTFP annonçant la suspension de son Secrétaire général, Paul Mebizo, “au motif des manquements graves et répétés à l’éthique et à la déontologie.” L’ex patron de la LFPC a nommé dans la foulée, Henri Bertrand Mballa Owona comme Secrétaire général par intérim, avec effet immédiat. Pour ajouter à la confusion, la réaction à la correspondance de L’ACEC demandant le report, porte la signature du SG déchu.Celui-ci s’oppose au renvoi du démarrage de la phase retour. “Le CTFP ne peut pas être tenu responsable des retards accusés par certains clubs dans la transmission de leur compte d’emploi de la subvention FECAFOOT.” Écrit Mebizo.
C’est donc dire que le bras de fer est lancé à plusieurs niveaux. Face aux présidents de clubs plus que soudés, se trouve désormais un CTFP fragile et desintégré. C’est Samuel Eto’o qui, au regard de tous ces événements nauséabonds doit se sentir trahi, lui qui croyait certainement avoir autour de lui des acteurs qui regardent dans la même direction. La suite des événements ne présage pas d’un spectacle plaisant. Les conditions semblent réunies pour une fin de saison mouvementée. Avec déjà au moins une semaine perdue dans le calendrier initial, il sera difficile de tenir le délai fixé par la Confédération africaine de football (CAF) pour la présentation des représentants du Cameroun aux prochaines compétitions africaines interclubs. Une fois encore, ils pourront être choisis de manière plus ou moins aléatoire comme lors des campagnes précédentes.