Bamboutos FC de Mbouda initialement qualifié pour la Coupe de la Confédération de la CAF, ne participera finalement pas à cette compétition. Le club s’est vu refuser la licence CAF par la Fédération camerounaise de football qui estime que l’équipe vice-championne de l’Elite One 2022-2023 ne remplit pas toutes les conditions exigées par la CAF pour prendre part à cette compétition.
L’instance faitière du football camerounais reproche notamment au club de Mbouda ses multiples contentieux avec des joueurs pour salaires impayés. Malgré un règlement à l’amiable trouvé grâce à la médiation du Syndicat national des footballeurs camerounais (SYNAFOC), la Fédération que dirige Samuel Eto’o n’a pas cru devoir revenir sur sa position. Elle ne s’est non plus pliée à la demande de la Confédération africaine de football qui lui aurait proposé d’organiser une rencontre avec les responsables du club pour régler la situation.
C’est donc sans le représentant camerounais que la Confédédartion africaine de football a effectué le tirage au sort, mardi dernier, au siège de l’institution au Caire. Et la pillule est difficile à avaler pour les dirigeants du club qui regrettent un règlement de compte de Samuel Eto’o, récemment lâché par le patron de l’équipe, Justin Tagouh qui fut l’un des hommes clés de son équipe de campagne.
Image du Cameroun
Au cours d’un point de presse donné le jeudi 27 juillet 2023, les dirigeants de Bamboutos n’ont pas masqué leur amertume. “Doit-on avaoir une approche personnalisée des questions générales? Comment peut-on, parce que nous ne voyons plus les choses de la même façon parlant de la gestion de notre football, prendre des décisions aussi graves et égoïstes. Les règlements de compte en football doivent-ils aller aussi loin?“, a interrogé Pascal Dissock, Directeur Général du club, la mine grave. Et d’ajouter: “Une équipe populaire comme Bamboutos de Mbouda est une chance pour notre mouvement sportif et le règlement de compte à la Western n’arrange surtout pas l’image des dirigeants de notre football. Nous avons les preuves du complot dont nous sommes victimes et en temps opportun, nous vous les montrerons“.
Bamboutos se dit d’autant plus ulcéré qu’il réclame à ce jour plusieurs payements à la FECAFOOT. “En ce moment, nous réclamons plus de 100 millions à la FECAFOOT. Les primes de la Coupe du Cameroun, des play-offs et autres subventions n’ont jamais été versées. Les primes des sponsors et autres aussi. Comment demandez à une équipe d’être en règle avec ses joueurs quand vous retenez ses payements et primes? Avec quoi va-t-on les payer?” S’insurge Dissock.
La décision de la Fédération camerounaise de football tacle complètement les plans de Bamboutos qui avait fondé tant d’espoir sur cette aventure sur la scène continentale. “Bamboutos était déterminé à aller chercher un titre à l’extérieur. C’est pour cela que nous avons mobilisé les comités de soutien. Ils se sont mobilisés partout, y compris au Canada. Nous avons recruté des joueurs à travers l’Afrique et nous avons recruté un coach ghanéen“, explique le DG du club.
Président Délégué de Bamboutos FC, Dechateaux Kamdoum lui, dénonce le silence complice des dirigeants de l’Association des Clubs d’élites cu Cameroun (ASEC) tout en interpellant le Ministère des sports et de l’Education physique, tutelle de la Fédération camerounaise de football et même la Présidence de la République. “C’est l’image du Cameroun qui est traînée au sol, c’est le drapeau du Cameroun qui est traîné au sol comme à la veille du Mondial 2014 (Eto’o alors capitaine des Lions indomptables, suite à un différend au sujet des primes, avait refusé de prendre le drapeau des mains du Premier Ministre Philemon Yang, NDLR)“, a-t-il regretté.
Pour le reste, les responsables de Bamboutos FC n’ont pas complètement perdu espoir. “Nous avons saisi la CAF pour des requêtes et nous allons envisager d’autres procédures pour nous faire réparer ce préjudice“, assure Pascal Dissock. Il appelle les nombreux supporters des Mangwa Boys au calme, sachant que cette “injustice” est de nature à susciter leur mécontentement et partant, des troubles à l’ordre public.