Rencontré ce mercredi à Douala, Pierre Voufo, le président de l’Aigle Royal de la Menoua nous a accordé une interview dans laquelle il est revenu sur la phase aller du club et l’avenir de cette équipe qui ambitionne retrouver l’élite du football camerounais, au terme de cette saison.
Est-ce que vous êtes satisfait de la position de l’Aigle Royal de la Menoua, au terme de la phase aller ?
Grosso modo, oui. Je peux dire que je suis un peu satisfait mais je suis un peu déçu de la défaite du dernier match de la phase aller parce qu’on avait à faire à une équipe qui était la dernière de la classe qui n’avait jamais gagné un match et nous étions sûrs de nous. Malheureusement, comme la balle est ronde, nous avons perdu. Il y a d’autres problèmes qui se sont ajoutés mais je m’arrête à cela. Malgré cela, nous avons 9 points et nous sommes deuxièmes de notre poule. Comme je disais dans le courrier que j’ai envoyé, tout n’est pas perdu, on peut se rattraper et gagner d’autres matches.
C’est peut-être l’occasion de lancer l’appel de la remobilisation…
Je viens d’envoyer un courrier aux élites, aux supporters et aux administrateurs de l’Aigle Royal de la Menoua. Moi, j’ai supporté 85 pour cent des dépenses de la phase aller, je suis vraiment essoufflé et je demande aux élites, supporters et sympathisants de venir à ma rescousse. J’ai fait une répartition de ce que chacun doit donner. Je vais continuer à le faire mais j’ai besoin d’être épaulé par mes frères et sœurs supporters de l’Aigle Royal de la Menoua. J’ai besoin de sentir qu’il y a des gens derrière moi qui peuvent m’accompagner pour qu’ensemble nous hissions l’Aigle en Elite One. C’est ça le message que je transmets à mes frères. J’ai demandé que : pas de transmission d’argent. Chacun met son argent dans le compte, ça nous permet de faire la transparence et la bonne gestion. Il y a des gens qui sont contre mais pour moi, c’est une rigueur.
Mais avant le début de la saison, vous avez tenu une réunion avec les administrateurs pour lancer la saison. Qu’est-ce que explique qu’aujourd’hui vous soyez pratiquement le seul financier du club ?
Je ne peux pas vous dire pourquoi. J’ai ma façon de gérer. De cette façon, j’ai réussi à gérer mon entreprise jusqu’aujourd’hui. De cette façon, j’ai réussi à gérer le festival Foto, aujourd’hui, j’implémente cette gestion dans Aigle Royal de la Menoua. Moi je ne voudrais pas que les gens profitent de l’Aigle pour prendre l’argent chez les supporters et mettre en poche. L’argent doit aller dans le compte. Celui qui ne veut pas prendre l’argent pour mettre dans le compte, je vais continuer à faire le travail que je fais jusqu’au jour où je ne pourrai plus.
A vous entendre parler, on croirait que vous pouvez jeter l’éponge…
Je ne jette pas l’éponge. Nous allons engager la phase retour et c’est six matches. Nous avons fait un budget qui est de 16 800 000 francs cfa et je crois que c’est faisable. Je peux même financer ça seul mais je ne dois pas le faire seul. C’est l’équipe du département et tout le monde doit mettre la main à la pâte. J’ai refait une répartition où j’ai dit que je vais supporter 5 000 000 frs cfa, la FECAFOOT va nous donner au moins 3 000 000 frs cfa et les élites, supporters vont supporter le reste. C’est tout à fait normal. Je ne peux pas faire de l’Aigle Royal de la Menoua mon club à moi tout seul. C’est le club du département de la Menoua qui existe depuis 1932, mon père n’était pas encore né.
Est-ce que vous ne sentez pas qu’il y a un coup à jouer qui ferait de vous le président qui aura remis Aigle Royal en Elite One ?
Ce n’est pas que j’ai un coup à jouer. Je suis en train de jouer le coup, mais je vous dis que tout seul, je ne peux pas faire ce qu’on demande. J’ai besoin du soutien, pas forcément un soutien financier, ce n’est pas seulement de cela qu’on parle. Mais d’un soutien total, il ne faut pas que pendant qu’on est en train de se battre, qu’il y ait des gens à côté qui disent qu’il faut qu’il échoue. C’est ça qu’on ne veut pas. Que tout le monde regarde dans la même direction pour que nous puissions hisser le club en Elite One, pourquoi ne pas gagner la coupe du Cameroun.