Bonsoir monsieur le président !
Bonsoir
Nous avons assisté aujourd’hui à Kigali au 73ème de la FIFA qui a consacré le plébiscite du président sortant Gianni Infantino, réélu à la tête de l’instance. Personnellement, quel est le sentiment qui vous anime à l’issue de ces travaux ?
Mon premier sentiment, c’est la fierté, fierté pour l’Afrique. Nous sommes aujourd’hui au Rwanda, petit pays d’Afrique Centrale, enclavé, qui n’a ni pétrole, ni gaz, ni matières premières mais qui réussit à accueillir l’événement le plus important, en termes d’assemblées générales de la FIFA, l’assemblée générale élective qui se déroule tous les quatre ans et qui met autour de la même table, plus de 1000 délégués venant de tous les continents.Et le Rwanda a réussi cela. C’est une fierté pour l’Afrique, ça, je tiens à le dire à haute voix, je tire le chapeau au président Paul Kagame, je tire le chapeau au peuple rwandais pour sa discipline, pour sa rigueur et pour tout ce qu’ils ont fait pour accueillir cette assemblée générale. C’est une fierté pour l’Afrique. Mon deuxième sentiment, c’est de la joie pour la réélection et le plébiscite de Gianni Infantino. Vous savez, nous qui sommes dans le football depuis plusieurs années, on a connu plusieurs périodes et à chaque période, on a eu des leaders et Gianni Infantino est un leader particulièrement efficace. Je ne sais pas si ce matin, vous avez suivi sa présentation, l’évolution exponentielle des ressources financières de la FIFA, l’évolution de l’appui aux différentes fédérations, aussi importante, multiplié par sept en sept ans. Ce sont des choses qu’il faut respecter, ce sont des choses qu’il faut encourager. Je suis très satisfait parce que Gianni Infantino mérite réellement cette réélection et ce plébiscite.
Au cours de la conférence de presse qui a suivi ce congrès, Monsieur Gianni Infantino a révélé qu’il avait reçu avant son élection plus de 200 lettres d’approbation de sa candidature en provenance des différentes associations membres. Il a également fait savoir que les dirigeants de fédérations à travers le monde étaient confiants quant à ce qu’il pourra réaliser davantage dans les quatre prochaines années. C’est dire que vous faites partie de cet échantillon de présidents qui accordent une totale confiance au patron du football mondial ?
Totalement ! Vous savez, quand on est un dirigeant… Gianni Infantino a la chance de ne pas être jugé sur les résultats sportifs. Nous qui sommes des présidents de fédérations, on est jugé et sur la gestion et sur les résultats sportifs. Or, les résultats sportifs, il n’y a rien de plus aléatoire. Et c’est à partir de là que vous les journalistes, vous nous allumez (rire…). On est confrontés à ça. Gianni Infantino, c’est un travail de manager, il gère une grosse entreprise, la plus grosse entreprise sportive qui s’appelle la FIFA. Et donc, c’est un excellent manager. Un manager, vous le jugez à quoi ? À ses résultats et au respect de ses engagements. Il avait pris 11 engagements quand il a été élu et les onze engagements ont été respectés, au-delà des attentes. Aujourd’hui, quand il vient devant nous prendre d’autres engagements, nous sommes confiants puisqu’il a déjà respecté ses engagements. C’est un excellent manager, avec une excellente équipe qui met en place un mode de gouvernance rigoureux et ce mode de gouvernance descend même chez-nous les fédérations parce qu’il y a des exigences de gouvernance pour nous tous. Oui, je pense qu’il a raison de le dire et il a toute notre confiance.
Au cours de ce congrès, il y a aussi eu un discours très important du Président rwandais, monsieur Paul Kagame, dans lequel il a notamment évoqué la nécessité de renforcer le soutien au football local dans les pays africains pour éviter le départ précoce de nos talents dans les championnats plus structurés. Est-ce qu’il ne s’agit pas d’une interpellation pour vous, les dirigeants de football africains ?
C’est une interpellation pour nous tous. Mais regardez la nomenclature de nos pays. Combien de pays ont la capacité d’avoir une économie sportive à même de faire vivre le milieu du football, l’écosystème du football ? Il n’y en a pas cinq. Je ne les citerai pas. Mais le grand Maroc qui est aujourd’hui arrivé en demi-finales de la Coupe du monde, ça part d’une volonté politique avérée. Sa Majesté (le Roi Mohammed VI), la paix du seigneur soit sur lui, a investi, depuis près de dix ans, des sommes phénoménales dans le football. Dans la formation d’abord, avec le grand centre Mohammed VI que vous connaissez, avec des moyens aux équipes locales, à travers des entreprises nationales qui encouragent. Il y a les moyens qui sont mis en place : détection, encadrement, formation, débouchés locaux et ce ne sont que les meilleurs des meilleurs qui vont en Europe mais le reste reste sur place. Regardez les équipes marocaines, quand elles gagnent des Coupes d’Afrique, les 2/3 de leur équipes sont constitués de marocains qui jouent au pays. Ce que dit le président Kagame est très vrai. Pour moi, ça doit être une interpellation pour tous les autres Chefs d’Etats africains parce que le football concerne toute l’Afrique. Il faut un engagement fort des Chefs d’Etats africains mais aussi, il faut une capacité de gestion rigoureuse des ministres et des présidents de fédérations pour que l’argent qu’on met dans le football aille au football et produise des résultats de qualité. Ça passe donc par des infrastructures de qualité, de base, dans toutes nos régions, ça passe par des moyens de détection dans toutes nos régions, ça passe par des centres techniques régionaux, si possible, dans nos régions pour maintenir les gamins dans leur environnement et les faire grandir, avant d’avoir des centres techniques nationaux de qualité pour produire des talents… Si on arrive à faire ça, et que derrière, le Gouvernement met les moyens à travers les entreprises nationales pour donner des salaires décents aux footballeurs de nos pays, ils ne partiront pas. C’est un ensemble de mesures qui doivent être impulsées par le haut, par les Chefs d’Etats. Nous, en Côte d’Ivoire aujourd’hui, on a réussi à mettre le SMIG pour le championnat national de Ligue 1 à 160 000 FCFA minimum. Un joueur qui joue quatre matches – les primes sont de l’ordre de 50 000 Francs CFA par match – s’il en gagne deux, il peut avoir 100 000, donc, il peut avoir 260 000 FCFA par mois. C’est un salaire conséquent. Mais avant nous, ça n’existait pas. Même là, ce n’est pas assez, les joueurs quittent nos championnats pour aller jouer en Tanzanie où on paie mieux ou en Ethiopie… C’est un travail à faire.
Le problème parfois vient du fait que les présidents de clubs ne respectent pas les directives fixées par la fédération en matière de salaires et de primes. Au niveau de la Côte d’Ivoire, qu’est-ce qui est fait pour contraindre ces dirigeants à payer ces montants aux joueurs ?
Quand on donne la subvention, on contrôle derrière, si tu ne paies pas, on bloque. On a bloqué les subventions de ceux qui ne respectaient pas le cahier des charges qu’on leur a donné. Les clubs nous ont élus, mais c’est pourquoi ? C’est pour pouvoir faire évoluer le football national. C’est un contrat de vérité et de win-win. Quand je me bats, pour trouver les moyens, pour leur donner ces moyens-là, ils doivent les utiliser en respectant les engagements qu’ils ont pris parce qu’on est tombés d’accord dessus. Chez-nous, la subvention des clubs de Ligue 1 par exemple qui est de 100 millions de Francs CFA est divisée en dix mensualités de 10 millions. Quand on vous donne une mensualité, une fois, deux fois, pour la troisième mensualité, vous devez justifier de ce que vous avez payé avant. Si vous ne justifiez pas, on ne vous paie pas. Et c’est la même chose en Ligue 2 et en D3. C’est aussi une manière d’éduquer nos présidents de clubs.
Président, pouvez-vous revenir sur le bilan de votre première année à la tête de la Fédération ivoirienne de football ?
Peut-on faire un bilan en un an ? Je pense que c’est aux autres de faire un bilan. J’ai engagé des chantiers et un certain nombre de chantiers sont en route, un certain nombre de chantiers sont déjà finis. Je vous ai parlé du SMIG. J’avais pris cet engagement là quand je suis arrivé et au bout de quatre mois, on l’a réglé. J’avais parlé des subventions des différents clubs mais on a augmenté les subventions, les clubs de Ligue 1 sont passés de 50 à 100 millions, les clubs de Ligue 2 sont passés de 25 à 50 millions et ceux de D3 sont passés de 15 à 30 millions. C’est concret. J’avais parlé de la mise en place d’une organisation en matière de détection et de formation, j’ai fait venir un nouveau Directeur technique qui s’appelle Ludovic Batelli, un ancien technicien français qui est en train de travailler à la relance de tout notre football. J’ai dit qu’on allait essayer de relancer toutes les compétitions qui n’existaient pas, on a fait aujourd’hui la Ligue 1 et même Ligue 2 féminine qui vont être lancées bientôt. Depuis plus de cinq à six ans, on n’avait pas de compétitions dans toutes les régions de Côte d’Ivoire, ce qu’on appelle les Districts et les régions. On a trouvé les moyens pour les refaire jouer, ça nous a coûté en organisation, 600 millions de Francs CFA par an, on a dit qu’on va faire évoluer le football ivoirien en mobilisant les nouveaux moyens mais lors de notre première assemblée générale où on a présenté le budget de l’année, pour la première fois, le budget annuel de la Fédération ivoirienne de football sera de 11 milliards de Francs CFA. On a fait une conférence pour expliquer, là où le budget était de cinq-six milliards avant. Et puis, on a mis en place de la très bonne gouvernance, pilotée par celui qui est avec moi, le président de la Commission des Finances qui est un expert-comptable, ancien des cabinets Deloitte qui s’appelle Yao Yao Georges Armand, qui a mis en place des procédures en matière de gouvernance. C’est déjà les premiers actes que nous avons posés et évidemment, le chantier le plus important, que les gens voient beaucoup plus, c’est les Eléphants, avec un nouveau coach (Jean-Louis Gasset, NDLR), avec une nouvelle organisation. On a essayé de faire des choses, ce n’est pas parfait, il y a encore beaucoup de choses à faire, on va y arriver.
Président, parlons d’autres choses à présent. On sait que la Côte d’Ivoire est scrutée parce que c’est le pays hôte de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations. Ces derniers temps, on a souvent parlé de l’évolution des travaux de construction des infrastructures devant servir à abriter cette compétition et il semble qu’il y a quand même des choses qui inquiètent. Est-ce que la Côte d’Ivoire peut rassurer aujourd’hui que tout sera fin prêt avant janvier 2024 ?
Ce que moi, j’adore dans la presse, c’est que ce qu’on vous dit, vous ne prenez pas. Vous allez prendre des « on dit » pour en faire des postulats. Je m’explique : vous avez eu le Secrétaire général de la CAF, Veron Mosengo-Omba qui est venu avec une délégation de douze personnes de la CAF, de différents départements, qui a sillonné la Côte d’Ivoire avec moi parce que je suis président de la fédération et vice-président du COCAN. C’est avec moi qu’on a sillonné tous nos stades. On est revenus, nous, on n’a pas parlé, on a laissé Veron Mosengo, le Secrétaire général parler. Il a dit, il a même donné un communiqué que vous avez eu. Ce qu’il a dit ne vous suffit pas, vous allez chercher les « on dirait que », « il parait que ». Il faut qu’on soit sérieux. Vous imaginez que le Secrétaire général de la CAF peut venir dire des choses comme ça si la Côte d’Ivoire n’est pas prête à accueillir la CAN ?
Mais président, parfois, ils le disent pour la convenance. La preuve, au Cameroun, il avait toujours dit que le stade d’Olembe était prêt mais voilà qu’aujourd’hui, il n’a pas été homologué pour les matches de la CAF et de la FIFA… ça montre bien que quelque fois, ils parlent pour vous faire plaisir…
Mais justement, c’est l’exemple qui fait que vous ne devez pas aller dans ce sens. Olembe a été mis à niveau pour jouer juste la compétition. Mais après ça, est-ce à la CAF de s’en occuper ? Donc, la non homologation actuelle d’Olembe n’est pas du fait de la CAF. Elle est du fait des autorités camerounaises, prenez vos responsabilités envers elles, ne parlez pas de la CAF… On a joué à Olembe, tout s’est très bien passé mais la CAF est partie, est-ce à la CAF d’entretenir Olembe ? Votre exemple est le parfait contre-exemple.
Recentrons le sujet président, est-ce que tout sera prêt fin en janvier pour cette CAN ?
Moi, je ne peux pas dire plus que le Secrétaire général de la CAF. Ce que je peux vous dire, c’est qu’on vous attend à Abidjan en janvier, que Dieu nous donne à tous, la santé, qu’il nous prête la vie pour être présent et pour voir. La Côte d’Ivoire est et sera prête, la Côte d’Ivoire vous accueillera tous pour une belle CAN de l’hospitalité et de la fraternité. Vous tous qui êtes venus en Côte d’Ivoire, vous savez que la Côte d’Ivoire, c’est Côte d’Ivoire ambiance. Donc, on vous attend, ne vous posez même pas la question, prenez vos affaires seulement pour venir, on vous attend.
Qu’est-ce qui fera la particularité de cette CAN ivoirienne selon vous ?
Mais, c’est la Côte d’Ivoire, c’est un pays de brassage. Tous autant que vous êtes, vous arrivez en Côte d’Ivoire, vous avez des camerounais, des burkinabés, des ghanéens, ils sont tous là et ils sont tous intégrés au plus haut niveau. Donc, en fait, chaque pays va se retrouver comme chez-lui. C’est une chance, avec les communautés qui sont là. Pour moi, ça, ça va être la première des choses. La deuxième des choses, c’est que les autorités ont mis beaucoup de moyens. Le Chef de l’Etat, son Excellence Allassane Ouattara a mis de gros moyens. On a fait de très beaux stades, dans différentes villes, on a des infrastructures de qualité, des routes etc…, les gens pourront voyager et découvrir le pays. Mais les gens auront surtout affaire à l’hospitalité naturelle et traditionnelle de la Côte d’Ivoire. Vous étiez en Côte d’Ivoire, vous avez vu et on vous attend. Déjà, je peux vous annoncer des choses qu’on a déjà préparées. Le stade Félix Houphouët-Boigny sera inauguré en octobre par un match amical, vous serez les bienvenus pour venir le voir. Parce qu’on va prendre les dates FIFA et on est bloqués pour les dates de juin et de septembre parce que c’est des dates forcément des journées éliminatoires. Mais les dates de novembre et de décembre, on va faire deux beaux matches, des matches pour inaugurer. Octobre, on va inaugurer le stade Félix Houphouët-Boigny, et novembre, on va inaugurer le stade d’Ebimpe. Déjà, en attendant, la semaine prochaine, le 24 mars, on joue à Bouake, je vous invite à venir, vous êtes nos invités, venez voir.
Président, on sait que l’organisation d’une compétition comme la CAN ne repose pas uniquement sur les infrastructures sportives. S’agissant des autres commodités telles que le plateau sanitaire, les hôtels, les transports… est-ce que toutes les choses avancent dans ces aspects-là également ?
C’est ce que je disais, les missions d’inspection qui ont été faites ont vu tous ces aspects-là : infrastructures sportives, infrastructures sanitaires, infrastructures aéroportuaires, infrastructures routières, hôtellerie etc. Tout a été passé en revue et sur cette base, tout sera fait et tout sera prêt. Vous savez que la Côte d’Ivoire avait déjà l’avantage. C’est un pays qui avait déjà quand même une petite avance dans ce domaine-là en Afrique et donc, depuis maintenant quelques années, les efforts ont été mobilisés, vous verrez que dans chaque ville où nous allons jouer, de nouveaux plateaux techniques avec IRM ont été inaugurés, c’est concret, ils sont là. Toutes les voies ont été reprises, dans certaines zones même, on a créé des deux fois deux voies. Entre Abidjan et Bouake, c’est en train d’être fini ; Abidjan-San Pedro, c’est une route qui s’appelle la Côtière qui est en train d’être finie, complètement refaite. La ville de Korogho est complètement en chantier avec de nouvelles voies dans tous les sens. C’est pour dire que là-dessus, nous étions déjà bien préparés et nous sommes bien prêts. Je vais trahir un secret, chaque jeudi, le Premier Ministre ivoirien réunit, le Ministre des Sports, le Ministre du tourisme, le Directeur Général des Grands travaux, celui qui s’occupe de tous les travaux de Côte d’Ivoire, le président du COCAN, moi-même et ses conseillers. Chaque jeudi, on fait le point de l’évolution du travail. Tout à l’heure-là, mon téléphone a sonné, c’était le Premier Ministre, il m’a dit : « tu t’es arrangé pour ne pas être là, on a réunion jeudi ». J’ai dit : « Chef, vous m’avez envoyé en mission ». Il m’a dit : « Bon, on va reporter la réunion à quand tu vas revenir ». Donc, il y a une implication réelle, le président de la République est le premier organisateur de cette compétition, le Premier Ministre est le premier animateur et nous, au niveau du COCAN, le président Amichia (François) et moi, nous sommes les organisateurs sur le terrain. Donc, on a ouvert ça pour que vraiment, chacun ait sa place pour que tout se passe bien.
Parlant des Eléphants de la Côte d’Ivoire, vous êtes déjà qualifiés pour cette compétition, vos rencontres vous servent de rodage. Est que vous avez mis en place un plan pour atteindre votre objectif qui, je suppose est de remporter cette compétition ?
Vous savez, j’ai l’avantage d’être dans le football depuis de nombreuses années et moi, je le dis toujours, je ne suis pas quelqu’un qui triche. Je l’ai dit depuis la semaine dernière. Quelle est la place aujourd’hui de la Côte d’Ivoire sur l’échiquier du football africain ? Au Cameroun, on a été éliminés en 1/8ème de finale. Quand vous sortez en huitièmes de finale, vous êtes peut-être 16ème, entre le douzième et le seizième pays africain. Quand vous regardez le classement FIFA de la Côte d’Ivoire, on est 12 ou 13ème. Si je me base sur ça, la Côte d’Ivoire est dans une position très difficile. Je suis venu, j’ai fait le constat, j’ai recruté un entraineur d’expérience, de qualité, je lui ai confié la mission de me préparer un groupe qui va être prêt pour la Coupe d’Afrique et ce groupe-là, je l’ai baptisé le « Commando ivoire ». Un commando pourquoi ? Parce que si on se base sur notre position actuelle, on ne peut pas prétendre aller chercher la Coupe. Les meilleures équipes africaines aujourd’hui sont connues. La première meilleure équipe africaine, c’est le Sénégal, championne d’Afrique en titre, la deuxième meilleure équipe africaine, c’est le Maroc qui a joué la demi-finale de la Coupe du monde. Ça, c’est factuel, c’est la réalité. Je ne peux pas voir ça et dire que la Côte d’Ivoire peut gagner. Par contre, on a mis en place une organisation, on a mis en place un plan de travail qui nous permet d’évoluer pour constituer un groupe solide. Vous verrez d’ailleurs que pour le regroupement qui va se passer, il y a plus de six nouveaux joueurs qui ont été convoqués, le coach continue à faire une revue d’effectif pour qu’à partir de juin, il ait son groupe qui va aller au combat. Ce groupe, c’est un commando de 25 personnes à qui nous dirons que : « vous êtes les 25 élus de la Côte d’Ivoire, vous êtes des élus parce que vous êtes 25 qui portez les 30 millions d’ivoiriens, à partir de là, nous mettrons tout en œuvre pour vous mettre dans les meilleures conditions, vous allez faire votre travail ». Les 25 qui seront choisis, ils le seront de façon transparente pour leur capacité à s’intégrer dans un groupe. Parce que vous savez que ce n’est pas tous les joueurs qui s’intègrent dans un groupe, c’est une donnée importante. Pour leur technicité individuelle, pour leur capacité à vivre ensemble, pour leur volonté d’aller chercher ce trophée. Nous allons aller le chercher, avec nos moyens, on va se battre pour ça.
Vous auriez un mot de fin pour sortir ?
Le mot de fin, c’est tout juste vous dire que c’est toujours un plaisir de parler avec nos parents du Cameroun. On a un lien particulier. Cameroun et Côte d’Ivoire, je crois que quand Dieu créait les êtres humains, et qu’il a placé les pays en Afrique, il a décidé que vous et nous, on est liés. Donc, vous êtes aussi chambreurs que nous, vous êtes autant dans la contradiction comme nous, vous êtes autant dans la provocation que nous (rire…). Donc, c’est toujours un plaisir de vous rencontrer et quand je vous parle, j’ai une grand pensée pour mon jeune frère et ami, le président Samuel Eto’o qui est un très grand président. Au-delà d’avoir été un très grand joueur, un joueur exceptionnel, une légende, c’est un très grand président, avec de très belles idées pour son pays. Je vous demande de le soutenir, de l’encourager et de l’accompagner dans ce qu’il est en train de faire dans le pays. Mais je lui ai dit : « Petit frère, Abidjan là, c’est pour moi hein ! » (rire). C’est ce petit mot là que je voulais dire et c’est toujours un grand plaisir d’avoir passé ces minutes avec vous. Et on vous attend à Abidjan pour la CAN de l’hospitalité, la Côte d’Ivoire sera prête et vous accueillera à bras ouvert.
Merci monsieur le président !
C’est moi qui vous remercie !