Quelle analyse faites-vous du match ?
Il nous manque un peu de cohésion. On a commencé le match avec une idée de jeu mais ça ne fonctionnait pas parce qu’on s’est buté sur une organisation qu’on n’avait pas maitrisé. L’équipe adverse est venue avec un 4-4-2, il fallait qu’on soit supérieurs au milieu de terrain mais au contraire, celui qui devait animer notre jeu est parti jouer devant et un de nos milieux de terrain est descendu. Au milieu de terrain, on s’est retrouvés en infériorité numérique et il était difficile de pouvoir jouer. On a rectifié à la mi-temps, on a remotivé certains joueurs qui ne donnaient pas ce qu’ils avaient à donner. Donc, on est reparti en seconde mi-temps avec beaucoup d’allant et par bonheur pour nous, on a marqué. Mais malheureusement, après avoir marqué, il suffisait d’être un tout petit peu calme, utiliser nos attaques rapides et on pouvait avoir la possibilité de marquer beaucoup plus de buts. Mais on s’est recroquevillés pour conserver ce but. Je regrette mais malgré tout, on a gagné et c’est important.
Comment se porte Chico, votre buteur sorti sur blessure ?
Là maintenant, il est en train de recevoir des soins, il est encore avec des poches de glace. On le saura plus demain.
Comment vous envisagez la suite ?
On va travailler parce que ça ne fait qu’une semaine que cette équipe existe. Donc, pour attaquer cette compétition, il nous manque beaucoup de cohésion, avant ce premier match, on avait eu que quatre entrainements. On était face à une équipe qui est rodée depuis longtemps, ils sont en regroupement depuis longtemps mais nous, on n’a pas pu le faire parce qu’on avait le championnat. Donc, on est un peu en déficit de ce côté-là mais on n’a pas envie d’être éliminés tout de suite. On va continuer à peaufiner un tout petit peu les automatismes.
Est-ce que la RDC vient avec l’ambition de remporter le titre ?
On y va match après match. Pour gagner le titre, il faut aller au bout des six matches, on en a joué un, on n’est pas encore qualifiés, on n’est pas orgueilleux, donc, on prend les matches avec beaucoup de respect pour nos adversaires et gagner un match n’est jamais fait à l’avance.
Cette victoire vous rassure quand même ?
Vous savez, gagner, ça fait toujours du bien. Même à la limite quand vous jouez mal. Donc, on est dans une compétition, on est 16 au départ. Chacun a une chance sur 16 et pour augmenter ses chances, il faut gagner. On a envie, à l’issue des trois matches de phase de poules, de se retrouver en quarts de finale et après maintenant, on ne parle pas de finale pour l’instant, on regarde le prochain match.
Content d’être avec des supporters ?
Je suis content d’être avec du public évidemment. Le football, c’est la fête, on préfère jouer quand le stade est plein que quand il est vide mais il ne faut pas oublier que la maladie existe. La preuve, votre collègue m’a posé la question qu’avant le match, on apprend qu’il y a cinq joueurs qui ne peuvent pas jouer, ça prouve bien à suffisance que la maladie existe.
En 2018, vous étiez absents. Pour une fois, la RDC ne s’était pas qualifiée pour le CHAN. Est-ce que vous arrivez au Cameroun avec un esprit revanchard ?
On n’est pas revanchards du tout. On n’a pas participé, bravo au Congo Brazza qui nous avait éliminés à l’époque. Et ça, ça permet de travailler. Le football, ce n’est pas de la revanche. Quand vous n’avez pas réussi, il faut l’accepter, si vous ne l’acceptez pas, vous n’avancez pas. On ne s’est pas qualifiés en 2018, la compétition d’après, on s’est qualifiés. On est là, on a envie d’avancer, on n’a pas envie d’être éliminés prématurément.
Est-ce que vous avez dû faire un travail psychologique et mental de plus aujourd’hui par rapport aux joueurs qui ont appris que leurs camarades étaient positifs ?
Oui, bien sûr. Quand vous mangez à 33 et puis, du jour au lendemain, vous n’êtes plus qu’à 28, ça pose question. Est-ce qu’ils sont malades ? Est-ce qu’ils ne sont pas malades ? Ils sont enfermés et dans quelques conditions ils sont parce qu’ils ne peuvent pas bouger. Donc, ça pose question, ça remet tout en cause et nous, ça remet tout en cause aussi parce qu’ils sont enfermés au moins pendant cinq jours sans travailler. Pour le prochain match, comment on les utilise, comment on peut utiliser des joueurs qui n’ont pas travaillé pendant cinq jours. C’est compliqué, c’est une nouvelle façon, il faut l’appréhender comme il faut mais ce n’est pas du tout simple, c’est nouveau et je regrette un tout petit peu parce que dans tous nos championnats, on joue avec cinq changements et ici, pendant le CHAN, on n’en a que trois. Là, c’est un tout petit peu difficile, vous avez vu les organismes des gens qui sont fatigués, c’est un petit peu ça, on aurait dû peut-être repenser à nous laisser jouer avec cinq changements.